Re: Vie eternelle
Quand on parle de "vie éternelle", il ne faut pas penser tout de suite à une vie dans l'au-delà, qui commencerait après notre décès, qui concernerait ceux qui sont morts à la vie terrestre.
"Vie éternelle" désigne une existence transformée parce que Dieu y est présent, parce que le Christ l'habite et l'oriente, parce que l'Esprit l'anime. Elle commence dès à présent, dans notre vie actuelle et dans notre monde. "Celui qui croit, a la vie éternelle" dit Jésus (Jean, Ch. 6 v. 47). Il n'emploie pas un futur. Il ne dit pas que le croyant aura la vie éternelle, mais bel et bien quil l'a. Quand on vit en fonction de Dieu, pour le Christ, au service du prochain, on est dans la vie éternelle. Notre existence n'est plus seulement charnelle (c'est-à-dire dominée par nos intérêts et le souci de nous-mêmes), elle devient spirituelle (c'est-à-dire transformée et renouvelée par l'action de l'Esprit).
Cette présence et cette actualité de la vie éternelle sont essentielles. Le reste vient après et est secondaire. Les êtres humains se sont toujours beaucoup préoccupés de ce qui suit leur décès (il suffit de voir dans une librairie le nombre de livres qui en traitent pour constater que cette question reste très présente dans notre monde). Cette préoccupation, tout à fait légitime, ne doit pas détourner notre attention de ce que nous vivons et avons à faire aujourd'hui. Calvin a écrit que le chrétien ne se conduit pas comme des "gendarmes" (soldats) qui "ont déjà fait leur temps" et qui ne pensent qu'à leur retraite. Le croyant se concentre d'abord, en priorité, sur ce que Dieu lui donne de vivre aujourd'hui et sur les tâches qu'il doit accomplir. Toutefois, pour le Nouveau Testament, la vie éternelle ne se limite pas à notre existence physique dans ce monde. Elle a une dimension future. Elle se continue au-delà de notre décès. Si la préoccupation de l'avenir ne doit pas nous faire oublier l'importance du présent, à l'inverse, lattention à donner au présent n'écarte pas ni n'élimine la question de l'avenir !Partout, dans toutes les civilisations et à toutes les époques, on a voulu se représenter l'au-delà. On a imaginé des itinéraires, tantôt effrayants, tantôt rassurants, qui conduisent de la vie terrestre à l'existence de l'au-delà à travers diverses étapes (séparation de l'âme et du corps, jugement, purgatoire, traversée d'un tunnel, apparition d'un être de lumière, etc....)
Il faut bien reconnaître que ces descriptions ne reposent pas sur grand chose. On ne peut ni en vérifier l'exactitude, ni les réfuter. Il nous faut admettre et accepter notre ignorance. De l'au-delà, nous ne savons rien. Si nous en connaissions quelque chose, ce ne serait précisément pas l'au-delà.